Anna-Rosa, caboteur à voile norvégien centenaire, a retrouvé l’espace à flot du Port-musée le 12 août 2014, après plus de quatre années passées en restauration au chantier Tanguy. Une restauration respectueuse de la construction d’origine
Son ancienneté exceptionnelle et sa fragilité ont nécessité une restauration d’envergure, menée à bien par le chantier Tanguy durant quatre années. Le défi aura été de préserver l’authenticité du navire tout en lui apportant une rigidité suffisante au maintien de sa structure d’ensemble. Ainsi la conservation des pièces d’origine significatives et du système de construction traditionnel de ce type de navires (assemblage par gournables) ont été rendus possibles par la création d’anneaux de structure savamment répartis.
Une fois amarrée dans l’espace à flot, il restera à habiller l’Anna-Rosa. L’équipe technique du musée devra réaliser ses espars, ses aménagements de pont et intérieurs, et regréer la galéasse à l’identique.
Une fois son âme retrouvée, l’Anna-Rosa sera à nouveau ouverte au public avec la création d’une nouvelle scénographie.
Des liens historiques avec Douarnenez
Anna-Rosa a été construite en 1892 dans le fjord norvégien de Hardanger. Ce caboteur à voile robuste exerce, au début du XXe siècle, comme près de 2000 autres galéasses norvégiennes, le commerce de la rogue* et de la morue séchée dans toute l’Europe. C’est ce type de navire qui livrait la rogue aux ports sardiniers bretons. Ce commerce, particulièrement actif à Douarnenez, est à l’origine des liens étroits noués avec le port de Bergen. Jusqu’au début des années 60, des navires et équipages norvégiens fréquentent Douarnenez, des négociants s’y installent et y font souche. Un vice-consulat est même créé et sera maintenu jusqu’en 1972. Le bateau, après avoir exercé le cabotage, a été armé pour la plaisance dans les années 70 et subi différentes transformations de structure et de gréement. Il est acquis par le Port-musée en 1991. Aujourd’hui, seules une dizaine de ces galéasses norvégiennes existent encore de par le monde, mais elles sont très transformées pour la plupart. La valeur patrimoniale de l’Anna-Rosa est donc immense, particulièrement à Douarnenez qui garde un souvenir vif de ces navires.
* Les gournables sont des chevilles de bois employées dans la fixation des bordages des navires en bois.
** Des œufs de morue très appréciés comme appât par les pêcheurs de sardines.
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A la suite des travaux de rénovation menés au chantier Tanguy de Douarnenez de 2010 à 2014, l’équipe technique du Port-musée poursuit les travaux d’aménagement du pont et des espars du caboteur norvégien centenaire, l’objectif étant que l’Anna-Rosa soit regréée telle qu’à non neuvage pour l’été 2016.